Vite un traité de non-prolifération des énergies fossiles !

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pour la Journée mondiale des Océans, avec des parlementaires de 39 pays, nous interpellons Emmanuel Macron à la veille du forum international des Nations Unies sur les Océans, qui se tiendra à Nice.


Traduction en Français

“Nous appelons les présidents Emmanuel Macron et Rodrigo Chaves Robles, en tant qu’hôtes de cette conférence historique des Nations Unies sur l’océan, ainsi que tous les États, à soutenir un traité de non-prolifération des énergies fossiles pour protéger l’océan et notre futur” 

En cette Journée mondiale de l’océan, nous, parlementaires issus de 39 États, appelons les hôtes de la Conférence des Nations Unies sur l’océan, le Président de la République française Emmanuel Macron et le Président de la République du Costa Rica Rodrigo Chaves Robles, et tous les États, à se prononcer pour la fin de la prolifération des énergies fossiles.

En tant que principal régulateur climatique de la planète, l’océan est essentiel au maintien de l’habitabilité de notre monde. Pourtant, la conférence qui débute demain sous la présidence de la France et du Costa Rica passe sous silence l’une des premières causes de la destruction de l’océan : notre addiction aux énergies fossiles.

Jusqu’à présent, l’océan a été notre meilleur allié pour atténuer les effets du changement climatique, absorbant près de 30% de nos émissions de CO2 et plus de 93% de l’excès de chaleur généré par les activités humaines. Or, aujourd’hui, l’océan se réchauffe, s’acidifie et l’élévation du niveau des mers s’accélère à un rythme sans précédent. Les événements météorologiques extrêmes tels que les précipitations diluviennes, ouragans, cyclones et typhons deviennent plus fréquents et intenses, puisant leur énergie dans des eaux plus chaudes. La perturbation des courants océaniques et le dérèglement climatique riment avec davantage de canicules, sécheresses et feux de forêt. Les records d’émissions de CO2, de températures marines et d’acidification menacent les écosystèmes marins et côtiers, ainsi que l’ensemble de l’humanité. À 2°C de réchauffement, les récifs coralliens sont voués à disparaître, tandis que certaines populations de baleines commencent à mourir de faim. L’avenir de la pêche et la sécurité alimentaire de pans entiers de l’humanité sont compromis. Un milliard d’êtres humains sont directement menacés par la montée du niveau de la mer, et dans quelques décennies, ce sont des États insulaires entiers qui pourraient être rayés de la carte. En résumé, l’océan est au bord d’un effondrement irréversible, et notre planète bleue ne sera bientôt plus si hospitalière si nous laissons l’océan se retourner contre nous.

Le remède est aussi évident qu’impératif : mettre fin de façon équitable et multilatérale à l’expansion fossile par le biais d’un traité international de non-prolifération des énergies fossiles. Depuis 2019, cette initiative a reçu le soutien de seize États, d’institutions telles que l’Organisation mondiale de la santé, de milliers de scientifiques du climat et de plus d’une centaine de lauréats du prix Nobel.

Jamais les enjeux n’ont été aussi élevés. En 2024, nous avons franchi le seuil de réchauffement de 1,5°C, et les scientifiques nous alertent sur le fait que rester sous le seuil des 2°C devient de plus en plus inaccessible

L’ouverture de nouveaux projets d’exploitation des énergies fossiles accélère cette catastrophe globale. En mai 2024, le Tribunal international du droit de la mer a rendu un avis historique, obligeant les États à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de protéger l’océan. Cependant, l’industrie fossile continue de développer de nouveaux projets à travers la planète, majoritairement dans l’océan, tout en revenant sur ses engagements climatiques, alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) soulignent tous deux qu’il n’y a pas de place pour de nouveaux projets dans le pétrole, le gaz et le charbon. Traiter séparément la protection de l’océan, le changement climatique et les énergies fossiles garantit notre échec collectif à agir face à la destruction rapide du système Terre.

L’aggravation de la crise climatique et environnementale souligne la nécessité d’un leadership audacieux et immédiat, et d’une transition vers un monde et un océan libérés des énergies fossiles. Nous appelons les présidents Emmanuel Macron et Rodrigo Chaves Robles, en tant qu’hôtes de cette conférence historique des Nations Unies sur l’océan, ainsi que tous les États, à soutenir un traité de non-prolifération des énergies fossiles pour protéger l’océan et notre futur, et engager l’humanité sur la voie d’un avenir durable, à l’abri de la dépendance destructrice aux énergies fossiles. 

Il est temps d’agir.


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