Monsieur le Premier Ministre,
Jeudi dernier, Mehdi Kessaci a été abattu.
Mehdi avait 20 ans. Il était joyeux et généreux. Il voulait mettre sa vie au service des autres. Après avoir hésité à devenir infirmier, il s’apprêtait à passer les concours d’entrée dans la police.
Monsieur le Premier Ministre, je tiens à rendre hommage à Mehdi et à apporter tout mon soutien à sa famille, à son grand frère Amine que nous connaissons bien, à ses parents, à ses frères, ses sœurs, ses nièces et à tous ceux qui pleurent la vie d’un jeune homme qui manquera tant à Marseille.
Si la vie de Mehdi a ainsi pu être arrachée, et volée à sa famille, c’est car Mehdi n’a pas été protégé, alors que l’Etat savait qu’Amine et sa famille étaient menacés.
Alors que, depuis trop longtemps, les narcotrafiquants exploitent et tuent les plus fragiles, comme cet enfant de 12 ans, mineur isolé, grièvement blessé par balle à Grenoble.
Aujourd’hui, ils tuent pour faire taire.
Aucun crime d’intimidation ne doit jamais se reproduire. La protection de la famille Kessaci, que vous avez annoncée, est indispensable. Plus aucune famille ciblée par les narcotrafiquants ne doit être laissée sans protection.
Et je veux dire au grand frère de Mehdi : Amine, ton combat pour la mémoire des victimes du narcobanditisme, pour leurs familles, pour les habitants des quartiers populaires fait l’honneur de la France.
Tu te lèves, et nous nous levons avec toi, pour tous ces quartiers populaires victimes de la double peine : l’emprise toujours plus forte des narcotrafiquants et l’abandon coupable de l’État.
Monsieur le Premier ministre, ne cédez pas aux propagateurs de haine qui prospèrent sur les drames.
J’ai une demande, qui est la même que celle faite par Amine le 2 septembre 2021 à Emmanuel Macron : les plans faits depuis Paris sont inutiles, ce qu’il faut c’est construire la lutte contre le narcotrafic avec les élus locaux, les associations et les familles de victimes.