Discours – Congrès des Écologistes

Le 26 avril à la Cité Fertile

Temps de lecture : 9 minutes

Au Congrès des Écologistes – Fier·es de porter l’écologie, la solidarité et l’unité !🌻

La sortie de l’accord de Paris et le « Drill, Drill baby Drill » devient le chant de ralliement de l’internationale fasciste. La protection de l’environnement est au cœur de la bataille idéologique et politique. Aux Écologistes d’être à l’offensive au parlement, dans les communes et en Europe. Ensemble, avec les député·es du groupe Écologiste et Social, nous construisons des victoires, faisons grandir l’espoir et préparons l’avenir.

L’union doit être notre force, notre boussole.


« Bonjour tout le monde,

C’est un grand plaisir d’être là avec vous tous et toutes.

L’occasion de rappeler haut et fort que la science a produit trois enseignements fondamentaux sur le climat et l’état de notre monde.

UN / Les températures sont en hausse.

DEUX / 100 % de l’augmentation des températures est due à l’activité humaine.

TROIS / Les conséquences sur les écosystèmes et les sociétés sont néfastes, voire mortelles.

Les impacts du réchauffement climatique vont éroder peu à peu les fondements matériels de toute société : les méga-feux qui détruisent des hectares de forêts, les coulées de boue qui emportent des villages, les sécheresses qui fissurent les maisons ; les cyclones qui ravagent tout un territoire.

Face à cette menace, l’être humain, comme tout animal, agit par instinct de survie. Et grâce à cela, en 2015 nous assistons ici en France à un événement historique : la signature de l’accord de Paris. 193 pays qui ensemble se donnent pour objectif de limiter l’augmentation de la température moyenne de la planète bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

Pour atteindre cet objectif, les politiques à mettre en place sont colossales, il va falloir décélérer, démanteler les infrastructures polluantes, fermer des exploitations pétrolières et gazières. Il va falloir arrêter de produire toujours plus et partager ce que nous avons déjà.

Alors que se passe-t-il ? Les Patrick Pouyanné, les Bernard Arnault, les Pierre-Édouard Stérin et les Vincent Bolloré de ce monde, ils ont peur. Ils ont peur de cet accord. Ils ont peur de vous. Ils ont peur de nous. De tous les militants de la cause climatique.

Car eux, ils veulent continuer à manger la terre, à l’éventrer, à la bétonner. Car c’est comme cela qu’ils font de l’argent.

On assiste alors à un accord, une convergence entre les prédateurs économiques et les prédateurs politiques. Toute une partie des grandes fortunes, des apôtres du productivisme rejoignent les ultraconservateurs d’extrême droite. Ils sont les deux facettes du capitalisme. Ils expliquent que le réchauffement climatique est une arnaque. Ils veulent démanteler l’État, déréguler l’activité industrielle et supprimer toutes les mesures de protection de l’environnement.

La protection de l’environnement devient le nouveau champ de bataille idéologique de la droite et de l’extrême droite. La sortie de l’accord de Paris, le « Drill, Drill baby Drill » devient le chant de ralliement de l’internationale fasciste.

En France, la fièvre liquidatrice s’est emparée de la droite radicalisée et de l’extrême droite : pour eux l’ADEME, c’est fini ! Le Haut Conseil pour le climat : c’est fini ! La protection des terres agricoles : c’est fini ! L’interdiction des produits cancérigènes : c’est fini !

Et le pire dans tout cela c’est que servilement Bayrou, Attal et la majorité de la macronie leur emboîtent le pas. Ils reculent en matière d’énergies renouvelables, de rénovation des logements, de protection de la qualité de l’air.

Nous aurons alors droit à la succession d’éditos qui parlent du « retour en arrière » sur l’écologie, comme d’un mouvement implacable, presque naturel. Mais ce retour en arrière ce n’est pas celui des peuples, c’est celui de ceux qui se croient protégés par leur argent, des lâches, des politiciens qui préfèrent défendre les intérêts particuliers et non l’intérêt général. Ce « retour en arrière », ce n’est qu’un paravent du revirement, du renoncement, de la désertion du gouvernement.

La vérité c’est que ce gouvernement préfère s’allier avec des racistes, que de faire des concessions à la gauche.

Ils préfèrent s’allier avec des racistes, que de protéger notre planète.

Ils préfèrent s’allier avec des racistes, que de protéger nos vies.

Nous sommes au cœur de la bataille, d’une bataille protéiforme et violente. Celle du capitalisme qui se bat pour sa survie. Dans cette bataille nous ne sommes pas seuls : mouvements syndicalistes, antiracistes, féministes, LGBT, nous partageons le même combat et nous avons le même ennemi. L’internationale fasciste qui attaque systématiquement tout ce qui garantit l’égalité des droits et la pluralité des opinions. Ils achètent les médias, organisent la désinformation, détruisent des emplois, ubérisent le travail, attaquent les droits des femmes, retirent les droits des personnes trans et laissent mourir les migrants.

Tout cela pour faire perdurer une organisation des rapports sociaux de domination, d’exploitation et d’expropriation.

Alors oui c’est dur. C’est dur de se demander tous les jours quelle nouvelle catastrophe va arriver, dur d’être constamment sur la défensive, dur de se sentir impuissant face à l’avalanche de régressions.

C’est dur, mais on ne va pas lâcher. On va continuer à se mobiliser.

Déjà car on va toujours mieux quand nous sommes ensemble.

Et car ici, on est chez les écologistes. Le parti des faucheurs d’OGM, des maraudeurs solidaires, des démonteurs de McDo. Combattre, résister, démanteler, on sait faire et on n’arrêtera pas.

Et enfin et surtout, car on sait qu’on est au cœur de la bataille idéologique et politique. Et que si c’est aussi dur, c’est parce qu’on peut gagner.

À l’Assemblée, nous arrachons des victoires : l’interdiction des PFAS grâce à Nicolas Thierry ; l’impôt minimal pour les ultra-riches grâce à Eva Sas et Clémentine Autain ; des prix garantis pour les agriculteurs grâce à Marie Pochon ; une meilleure indemnisation des propriétaires quand leur maison se fissure grâce à Sandrine Rousseau ; l’intégration du consentement dans la définition du viol grâce à Marie-Charlotte Garin ; le meilleur contrôle des gouvernements démissionnaires grâce à Léa Balage El Mariky ; le remboursement intégral des fauteuils roulants grâce à Sébastien Peytavie ; l’interdiction des PUF jetables grâce à Francesca Pasquini.

Oui, la liste s’allonge et on ne compte pas s’arrêter là. L’objectif est, en 2027, d’être majoritaire pour tout gagner, pour tout changer.

Majoritaires, nous le sommes déjà dans de nombreuses villes. Et tous les jours, des élus écologistes changent la vie de millions de Français.

Les villes écologistes sont la preuve que le programme écologiste fonctionne. Rendre gratuits les premiers mètres cubes d’eau ; remettre de la nature dans la ville ; soutenir le logement social et encadrer les loyers des logements privés ; permettre à chacun de partir en vacances ; mettre du bio et du local dans les cantines. Tout cela c’est possible ! Oui, l’écologie, ça change la vie !

Et avant de pouvoir changer la vie, bien souvent on commence par être dans l’opposition. Le temps de convaincre, de construire la victoire. Alors merci à tous les élus d’opposition qui préparent nos victoires de demain.

Et pour gagner, il faut pouvoir s’appuyer sur un parti fort, solide. Alors merci, merci à vous qui avez fait le choix de vous engager. Merci aux secrétaires régionaux, aux responsables de groupes locaux, aux commissions, aux membres des instances du parti, qui le font vivre au quotidien et merci à notre secrétaire nationale, Marine Tondelier.

Votre responsabilité en tant que membres des instances dirigeantes de notre parti, notre responsabilité à chacun et chacune d’entre nous en tant qu’adhérent, militant et électeur, est énorme. Nous devons éviter les deux erreurs qui pourraient permettre l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.

Première erreur : l’attentisme. L’attentisme qui a perdu les démocrates américains et a permis une seconde victoire de Donald Trump. Les démocrates qui depuis le premier mandat de Donald Trump ont un mantra : « la fièvre disparaîtra ». Depuis 9 ans, ils attendent, se font sages, ne se remettent pas en question. Quelle folie ! Quelle erreur !

Ne faisons pas la même erreur. L’extrême droite ne s’autodétruira pas d’elle-même. À nous d’être à l’offensive.

Le programme du NFP est une base. Mais il doit être approfondi, complété, mis à jour dans un travail ouvert avec les acteurs de la société civile, avec les citoyens de tous les territoires, de toutes les classes sociales, de toutes les origines. Et ainsi un programme commun pour la présidentielle, oui c’est possible !

La seconde erreur : c’est la division. En 2017, en 2022, la gauche était divisée, et les deux fois nous avons perdu. Être de nouveau divisés pour 2027, c’est l’assurance de la défaite. En 2027, soit la gauche s’unit, soit la gauche disparaît. Car qui se souciera du parti en tête d’une gauche en ruine, si l’extrême droite s’installe à l’Élysée ?

C’est pourquoi je suis fière d’appartenir à un parti qui dans son texte d’orientation dit les choses clairement et assume sa volonté de victoire, je cite : « Notre horizon est 2027 avec une candidature commune à la gauche et aux écologistes, construite non seulement pour se qualifier au 2ᵉ tour mais bien pour l’emporter. »

Maintenant il faut passer aux travaux pratiques.

C’est pourquoi avec Mélanie Vogel et Léa Balage El Mariky, nous nous sommes positionnés en faveur d’une primaire de l’ensemble de la gauche. Une proposition qui a su résonner, je le crois, chez nombre d’entre vous. Vous non plus ne souhaitez pas recommencer la course au sondage pour savoir qui arrivera en tête.

Ce n’est pas aux instituts de sondage de désigner le candidat de la gauche. C’est à ses militants, à ses électeurs, à tout citoyen qui partage nos valeurs, que doit revenir le choix. Seule une grande primaire citoyenne, populaire, créera la dynamique dont nous avons besoin et donnera à la personne désignée la légitimité nécessaire pour partir en campagne en notre nom à tous et toutes.

Enfin, pour finir, car nous sommes tous ici réunis, alors ensemble faisons du bruit pour Gaza. Pour dire que nous ne nous taisons pas, que nous ne nous résignons pas. Le travail de Mounir Satouri, de Raymonde Poncet, de Sabrina Sebaihi et de toute la délégation écologiste qui s’est rendue en Palestine en janvier, nous fait honneur.

Le monde devient fou.

Mais les écologistes sont debout, ne vacillent pas, ne renoncent pas.

Ils résistent aux attaques de l’extrême droite et savent la valeur de l’unité,

C’est ainsi que nous dessinerons le chemin de la victoire ! »


Crédit photos : Margot L’Hermite