Depuis hier une polémique alimentée par l’extrême droite circule sur les réseaux sociaux et dans les médias. Plusieurs députés du Rassemblement national, dont Julien Odoul, se sont indignés de la présence dans les tribunes de l’hémicycle de l’Assemblée nationale, de 5 visiteuses portant le voile.
À coups de tweets plus islamophobes les uns que les autres, ces attaques alimentent une fois de plus la campagne de dénigrement de l’extrême droite contre nos compatriotes de confession musulmane. Leur objectif, les priver d’accès aux espaces publics, à nos institutions et à tout espace de partage et d’échange.
Rappelons-nous, Monsieur Odoul avait déjà en octobre 2019 ordonné à une femme qui assistait aux séances publiques de la région Bourgogne Franche-Comté de retirer son voile.
Cet acte d’humiliation est l’expression d’une islamophobie crasse.
Par son adhésion à cette rhétorique raciste la présidente de l’Assemblée nationale commet une grave erreur. L’Assemblée nationale n’est pas soumise à la loi de 2004, ces visiteuses avaient le droit d’être présentes.
Je refuse des Françaises, en raison de leur confession, soit exclues de l’Assemblée nationale. Elle est la maison du peuple et doit rester accessible à toutes et tous. C’est un acte d’éducation civique que de permettre à tous et toutes de visiter l’Assemblée.
J’ai accueilli des dizaines de classes à l’Assemblée nationale depuis 2022. Cette visite est toujours un moment particulier. Cela fait partie des moments qui forgent des citoyens. Et je refuse que ces jeunes filles, en raison de leur confession, soient exclues des établissements publics, notre rôle est au contraire de leur permettre de s’y sentir à leur place.
Et il est bénéfique que ces jeunes filles aient pu découvrir une Assemblée présidée par une femme, où elles entendent des ministres femmes s’exprimer, des députées défendre leurs convictions. C’est ainsi que nous leur transmettons l’idée que leur avenir leur appartient, qu’elles peuvent rêver en grand et oser écrire leur propre chemin.
Je viens d’interpeller la Présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, par courrier sur le sujet.
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